12 avril 2019, Episode 75
Balades
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Bonjour à tous et bienvenue sur mon podcast « Balades ». Nous sommes le 12 avril et je vous parlerai aujourd’hui d’une ville qui se trouve tout près de Paris et qui présente à mon avis des curiosités intéressantes. Ensuite, il sera question de faux amis. Vous savez, ces mots qu’on a tendance à mal utiliser dans une langue étrangère parce qu’on est influencé par sa langue maternelle ou une autre langue.
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Dans une précédente émission, je vous ai parlé de coins [1] pas très connus de Montmartre. Aujourd’hui, j’aimerais vous faire découvrir d’autres curiosités que les touristes ne connaissent pas forcément. Pour cela, je vous emmène faire une balade dans une ville limitrophe [2] de Paris dont vous n’avez peut-être encore jamais entendu parler. Il s’agit de Levallois-Perret. Cette commune est située entre Paris au sud-est et la Seine au nord-ouest. Elle a été créée il y a moins de 150 ans. À l’origine, un Monsieur Perret avait acheté des terrains pour un projet de lotissement [3] assez ambitieux [4]. Ces terrains allaient s’appeler Champ Perret. Malheureusement, Perret n’a pas réussi et seul son nom restera. Mais quelques années plus tard, Nicolas Eugène Levallois est chargé de la création d’un nouveau projet. Levallois prévoit de faire construire un vrai village moderne. D’ailleurs, si vous regardez un plan de Levallois-Perret, vous remarquez que ses frontières forment quasiment un carré et les rues sont perpendiculaires [5]. Outre des logements, Levallois pense à la construction d’églises, d’écoles, de marchés ou de jardins, et – très important – de gares de chemin de fer. Il veut que sa commune devienne accessible et vraiment autonome. Le village d’autrefois devient alors la ville de Levallois-Perret en 1867 grâce à une loi de Napoléon III. Les entreprises sont très vite attirées par cette nouvelle ville aux portes de Paris. Gustave Eiffel y installe son atelier où seront produits tous les éléments de sa Tour et aussi de la statue de la Liberté. Et puis, il y a aussi des bicyclettes, des voitures et mêmes des avions qui seront fabriqués à Levallois-Perret.
Mais… ne restons pas dans le passé. Je vous ai promis de vous emmener en balade dans cette ville et je tiens mes promesses. L’attraction de cette balade sont des murs peints en trompe-l’œil [6]. Le premier mur a été peint en 1991 à la demande de la mairie. Aujourd’hui, il y a près de 40 œuvres monumentales qui se trouvent sur des façades à travers la ville. Pourquoi tous ces murs peints ? Afin de rendre la ville plus attractive et surtout de limiter le nombre de murs aveugles [7], la municipalité a fait appel à des artistes qui ont ensuite réalisé tous ces projets. Les motifs représentés ont tous un lien plus ou moins étroit avec l’histoire de la ville. Ainsi, au détour d’une rue, vous vous retrouvez en face de la Tour Eiffel et de la statue de la Liberté. Un peu plus loin, une montgolfière [8] s’envole dans le ciel bleu. Et là, chouette un zoo, et l’entrée y est même gratuite. Il y a des girafes, des hippopotames [9], un magnifique lion et bien d’autres animaux sauvages. Nous continuons notre promenade et passons devant un immeuble avec une terrasse de café à laquelle sont assis des acteurs. Il y a Gérard Depardieu, Marion Cotillard, Vincent Cassel et bien d’autres. Au-dessus du café, aux fenêtres et aux balcons, on aperçoit [10] Alain Delon, Sophie Marceau, Juliette Binoche ou encore Yves Montand et Brigitte Bardot. Si vous n’êtes pas encore fatigués, nous continuons jusqu’à la fresque [11] des cyclistes qui prennent un virage à toute vitesse. Épuisés ? Alors prenons la voiture au centre commercial. Le béton du parking est recouvert de 250 portraits de Français célèbres. À propos de Français célèbres, Gustave Eiffel, comme je vous l’ai déjà dit, a travaillé à Levallois. Il y est aussi enterré [12]. Sa tombe a une particularité. Elle n’est pas alignée [13] avec les autres tombes [14]. Sa tombe est orientée de sorte qu’Eiffel puisse voir sa Tour.
Alors, que pensez-vous de ce type d’embellissement [15] des villes ? C’est sympa, non ?
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En tant qu’enseignante, j’ai dû corriger d’innombrables fois des erreurs de vocabulaire. Il arrive très souvent que mes étudiants confondent des mots. Ils me font alors des phrases du style : J’ai travaillé en Australie. En fait, ils voulaient dire : J’ai voyagé en Australie. Ils ont donc été influencés par le verbe anglais to travel. C’est intéressant parce qu’ils sont en fait de langue allemande. Une autre faute classique – comme je l’appelle – est la confusion dans l’utilisation du mot couvert [16]. En Suisse alémanique, nous utilisons ce mot pour désigner le mot français enveloppe [17]. Quand un de mes étudiants dit qu’il a besoin d’un couvert pour y mettre sa lettre, je sais qu’il veut en fait dire qu’il lui faut une enveloppe. Le couvert en France est quelque chose de complètement différent. Là, il s’agit des accessoires de table : fourchette, couteau, cuillère et éventuellement aussi l’assiette et le verre.
En vingt ans de carrière, j’ai entendu plein de fautes avec ce qu’on appelle ces faux amis. Mais la semaine dernière, une étudiante a réussi à me surprendre. La classe était en train de jouer à un jeu où il fallait décrire des personnes. Mes étudiants avaient plusieurs photos devant eux et ils devaient dire qui était la personne, ce qu’elle aimait faire, quels étaient ses loisirs etc. Pendant que mes étudiants jouaient, je circulais pour écouter ce qu’ils disaient et corriger d’éventuelles fautes. À un moment donné, je crois avoir mal compris. Je m’approche de l’étudiante pour voir si je me suis trompée ou si elle a bien utilisé ce mot. Et effectivement, mon oreille ne m’avait pas joué de tour [18], l’étudiante répète le mot « péter [19] ». Je n’en reviens pas. C’est là que mon étudiante remarque mon expression légèrement surprise et me demande : « Isabelle, comment est-ce qu’on dit ce qu’on fait avec un chat ? Tu sais, en anglais, il y a le mot « to pet ». C’est péter en français ? » Et elle fait le geste de caresser [20] quelque chose. Je n’ai pas pu faire autrement que de rire et de lui répondre : « Non, le mot que tu recherches, c’est caresser. Le verbe péter existe aussi mais signifie une autre action, comment dire…, c’est quand on lâche [21] un gaz intestinal [22], un gaz qui ne sent pas bon. » Là, naturellement, toute la classe a bien ri. Et je pense que plus personne ne confondra les deux verbes maintenant.
Cela vous est-il aussi déjà arrivé de confondre des mots qui sont des faux amis ? Dites-le-moi dans les commentaires sur podclub.ch.
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L’émission d’aujourd’hui est terminée. Je me réjouis de vous retrouver tous dans 15 jours, le 26 avril. Nous irons visiter un tout petit château.
D’ici là, n’oubliez pas de travailler votre lexique grâce à la fonction vocabulaire de notre application. Et rejoignez-nous sur Instagram.
Je vous fais la bise et vous dis à bientôt pour une nouvelle balade !